Une rencontre en personne et en ligne

Mardi 18 mai, nous nous sommes retrouvés avec la communauté française à Shanghai pour un échange sur l’environnement et le développement durable. Nous avons ensuite élargi notre cercle de discussion avec une vidéo-conférence rassemblant toutes les personnes intéressées par la thématique venant des quatre coins de la zone Asie.

Pendant un peu plus d’une heure, Alexandre Holroyd, député de la troisième circonscription des Français de l’étranger (Europe du Nord) et membre de la commission des finances de l’Assemblée Nationale, nous a fait le plaisir de débattre avec nous en répondant aux questions de la salle, des personnes connectées en visio-conférence et à celles posées en avance par mail.

De part sa fonction de coordinateur de la commission des finances, Alexandre Holroyd travaille sur l’ensemble des textes financiers. Il a de plus été missionné en 2020 pour produire un rapport sur l’évaluation des meilleures pratiques en matière de finance verte dans l’Union Européenne.

Résumé des discussions

Nous avons parlé des travaux de la convention citoyenne, de la loi climat et résilience adoptée en première lecture à l’Assemblée le 4 mai dernier.

• La transition écologique nécessite un changement profond de nos modes de vie, de gouvernance, de consommation, de production… La France et l’Europe ont des objectifs ambitieux, pour 2030 et 2050. Mais, cette ambition est nécessaire face à l’urgence climatique.
• La loi climat et résilience est spécifique sur cette thématique, mais Alexandre Holroyd nous expliquait que toutes les lois et le fonctionnement même de l’état, des régions et des collectivités locales prenaient en compte désormais le développement durable, à des échelles plus ou moins importantes. Une loi ne sera jamais suffisante, affirmait-il, chaque action publique doit évaluer son impact environnemental, orienter les financements, modifier les pratiques actuelles. Pour M. Holroyd il s’agit d’une loi du “dernier kilomètre” venant renforcer les dispositions constamment mises en place dans les autres lois.
• Un budget vert est tenu en parallèle du budget, pour mesurer l’impact environnemental des décisions du parlement. Ce budget, mis en place cette année, est une initiative qui devra s’améliorer continuellement au fil des années.
• De la même manière, le financement par les états de la transition écologique ne sera rien sans l’implication du monde de l’économie et des particuliers, appelés à s’engager dans la finance verte.
• Concernant la taxation du carbone, en Europe et à ses frontières, Alexandre Holroyd a convenu que le process était à améliorer. Au niveau mondial, la concurrence ne pourra être juste que si une harmonisation des pratiques est adoptée.
• Nous nous sommes interrogés sur le lobbying et les réactions protectionnistes de tel ou tel secteur. Alexandre Holroyd a tenu une position très ouverte sur le sujet. Selon lui, c’est le travail des parlementaires d’écouter toutes les parties prenantes, d’entendre les inquiétudes de la société et ensuite de trancher de façon indépendante.
• Face aux investissements de la Chine, l’Europe doit encore s’affirmer et exiger plus de réciprocité, notamment sur la défense de ses secteurs stratégiques, et donc se poser la question de considérer les entreprises liées à l’environnement comme stratégiques.

Qu’en retirons nous ?

Au cours de son intervention, M. Holroyd a eu l’occasion de rappeler l’importance pour les élus, y compris les élus locaux tels que les conseillers des Français de l’Étranger d’être à l’écoute de toutes les parties prenantes, afin de prendre des décisions éclairées et motivées. C’est tout le sens de l’engagement de sérieux que nous avons pris dans notre Profession de Foi :

Nous nous engageons avec sérieux. Modeste dans les attributions et le pouvoir de décision, le rôle de Conseiller nécessite de l’humilité, mais aussi de la ténacité pour influer sur le long terme, ainsi que la fidélité à notre communauté pour travailler les dossiers avec sérieux.