2020-2021 : comment débuter ou poursuivre ses études à l’étranger en situation de crise sanitaire mondiale ?
État des lieux après plus d'un an de Pandémie
Les formations internationales, les doubles diplômes, les stages d’études réalisés aux quatre coins du monde sont devenus incontournables pour les jeunes en particulier pour ceux ayant vécu en expatriation avec leurs parents.
Les bacheliers de Shanghai de 2020 se sont engagés dans leur vie étudiante souvent seuls le reste de la famille n’ayant pas pu quitter Shanghai et à distance : bon nombre de cursus se font en grande partie ou intégralement en distanciel !
Leurs aînés ont vu également leurs conditions de vie et d’études se dégrader : campus fermés, impossibilité de rejoindre sa famille en raison de la fermeture des frontières en Chine mais aussi ailleurs dans le monde.
Ces jeunes bloqués de par le monde sont-ils les oubliés de cette crise ?
Quelle situation pour les étudiants Français à l’Étranger ?
Le Covid n’a pas donné un coup d’arrêt aux études ou aux stages à l’étranger. Par exemple, si le programme Erasmus a accusé une chute de 26% en 2020, il est loin d’être à l’arrêt. Mais la situation des étudiants internationaux s’est nettement détériorée au fil de cette crise mondiale. Un bon nombre d’étudiants français qui ont commencé leur cursus à l’étranger le poursuivent tant bien que mal, parfois bloqués dans leur pays d’accueil.
En marche ! a réalisé un sondage auprès d’étudiants français à l’étranger pour connaître davantage leur ressenti. Qu’ils soient en Union Européenne ou hors de l’Union respectivement 57% et 49% d’entre eux sont/ont été totalement confinés. Ces étudiants vivent une période extrêmement difficile. Le sentiment de ne pas être écoutés et considérés est très présent. Leur motivation scolaire est très fragile. Quant à l’insertion sociale, elle est très difficile pour tous et c’est leur principal point d’inquiétude.
La crise sanitaire mondiale et les réponses apportées localement génèrent des situations complexes à vivre pour ces jeunes. En premier lieu, leur situation financière s’est dégradée et pas de petits boulots pour y pallier. Les restrictions de tout ordre sur les campus réduisent la vie sociale et les possibilités de contact. L’isolement des jeunes est critique. Tout comme en France, cette population n’est pas prioritaire dans l’accès à la vaccination dans leur pays d’accueil. Les fermetures des frontières de nombreux pays réduisent les possibilités de retour et inquiètent. Les examens et la validation des acquis sont gérés établissement d’enseignement par établissement. Les stages et projets en entreprise sont souvent remis en question. Et comment valider une expérience à l’étranger ou en entreprise en distanciel ?
Et du point de vue des familles à Shanghai ?
Le témoignage de Sandrine est révélateur des difficultés rencontrées par ces jeunes et leur famille. Avec deux enfants Europe, l’un en Angleterre et l’autre en France, la famille de Sandrine est séparée depuis plus d’un an.
Ils font face à des difficultés de tout ordre : isolement des enfants, coûts financiers démultipliés, contexte administratif kafkaïen. En effet, les établissements d’enseignement n’ont pas tous pris la mesure de la situation pour les étudiants internationaux (éloignement familial, fermeture des frontières) et bon nombre avait annoncé la poursuite des études mais finalement fermé leurs campus peu après. La fermeture des frontières en Europe et en Chine complique les regroupements familiaux : impossibilité de quitter la Chine pour le couple sous peine de ne pouvoir y revenir, mais aussi impossibilité pour leurs grands enfants de pouvoir les rejoindre et poursuivre des études en Chine – une seule université à Shanghai a pu accueillir des étudiants internationaux dans un contexte bien particulier. La famille de Sandrine subit donc les évolutions des positions des établissements d’enseignement supérieur et des différents pays au jour le jour, avec le sentiment que leurs enfants sont les oubliés de leurs grandes décisions.